26 de março de 2009

[PIPOL4] Colloque "Psychanalyse et société"‏


Date : jeudi 19 mars 2009

Modérateur : Judith Miller

Colloque “Psychanalyse et société”

Les interventions discutées dans ce Colloque préparatoire à PIPOL IV qui s’est tenu à Paris le 31 janvier dernier, ont sans doute été trop denses pour qu’un compte-rendu satisfaisant en soit donné.

La mailing liste publiera donc des extraits de ces interventions dont les plus importantes pourront être lues dès avril dans les numéros 277 et suivants de la Lettre mensuelle de l’École de la Cause freudienne.

Voici la brève introduction qu’en a faite Judith Miller.

En vous présentant aussi succinctement que possible ce colloque et ses quatre temps, j’ai tâché d’expliciter en quoi et comment il prépare la Rencontre européenne, dans l’actualité du Champ freudien : c’est-à-dire en tirant certaines des conséquences de son interprétation par Jacques-Alain Miller aux Journées de l’École de la Cause freudienne, en octobre dernier, portant sur un « excès de libido » investi sur la psychanalyse appliquée.

Cette interprétation et ses conséquences concernent l’ensemble des Écoles du Champ freudien que réunit l’AMP, et l’AMP elle-même. Elles concernent aussi la Rencontre européenne PIPOL IV, comme toutes les instances du Champ freudien, RIPA inclus.

Je vais essayer de dire quelles elles sont à mes yeux. Je dis à mes yeux, je ferais mieux de dire à mes risques. Je n’engage que moi dans mon propos d’aujourd’hui.

En effet la Commission de PIPOL IV n’a pas encore examiné cette question comme telle.

Comme cette question me taraudait, j’ai formulé mon embarras samedi 24 janvier 2009 dans l’AG de l’AMP, mon ultime boussole possible avant ce colloque.

Rarement je ne me suis sentie aussi sur la touche pour l’ouvrir.

En effet ma position est celle du vilain petit canard parmi les analystes qu’elle réunissait. Certains ne manquent pas, et moi la première, de me le rappeler. Je mettais mes vilaines palmes dans le plat, en non praticienne, comme le peuvent ceux que Lacan accueillit dans son École et avec lesquels aujourd’hui je suppose partager la condition de « parrèsiaste » telle que Michel Foucault l’a désenfouie, au début des années 80. Ni délire de présomption d’ancien combattant, ni loi du cœur ne m’animent, mais un désir de « travailleur décidé ».

C’est comme telle que j’ai entendu les réponses qui m’ont été faites samedi dernier que je tente de récapituler en 5 points.

1 - L’interprétation de Jacques-Alain Miller ne porte pas sur ce que certains ont compris comme un « conflit entre psychanalyse pure et psychanalyse appliquée ». Jacques-Alain Miller comme la plupart d’entre nous, et il n’a cessé de le démontrer, se réfère à l’Acte de fondation de son École par Lacan en 1964 et à ses textes sur la passe. Les Écoles de l’AMP continuent de s’en réclamer.

2 - la conjoncture reste celle de l’agression, je dirais structurale du Discours du maître à l’endroit du Discours de l’analyste. L’interprétation de Jacques-Alain Miller porte sur le ratage d’un succès, celui du CPCT Chabrol, notamment, expérience dont la réalité effective, longtemps différée, exige de rééquilibrer l’articulation entre psychanalyse pure et psychanalyse appliquée, dans les Écoles en premier lieu. Elle invite au retour à Lacan, pas seulement à la passe mais à l’analyse par chacun de son rapport à l’inconscient (le sien) et à la cause analytique.

3 - Tous les « lieux alpha » (qui ne sont pas tous des CPCT) sont menacés par l’effet d’identification collective, massificatrice repérée comme telle par Freud. Cet effet groupal, loin de conduire à analyser l’expérience du CPCT (qui s’est multipliée et qui est paradigmatique des lieux alpha), s’en est fait une gloire, sans voir qu’à répondre à la demande de l’Autre, le risque est pris de voir le Discours de l’analyste détérioré par lui.

4 - Cet effet groupal est par définition aveugle au fait qu’il offre et donc abandonne le Discours analytique aux appétits du Discours du maître et ouvre la porte à son engloutissement par les demandes de l’Autre social. D’où la justesse de l’intitulé de ce colloque, « Psychanalyse et société » que j’avais au premier abord trouvé banal.

5 - Cette justesse est confirmée par la réponse, en forme de boutade, d’Éric Laurent à ma question sur la part de psychanalyse appliquée à la thérapeutique dans la pratique privée d’un analyste «Le cabinet de l’analyste est un lieu public ». Un analyste comme tout un chacun est a minima inséré dans le Discours du maître et, à lui, soumis (impôts, assurances, etc.).

Je réduis ici et pour le moment à deux les orientations de travail que j’en déduis aujourd’hui pour PIPOL IV.

L’une, déjà admise, sera mise en pratique. Il est décidé – depuis décembre pour la partie américaine de la Rencontre internationale du Champ freudien, et depuis dimanche dernier pour sa partie européenne – que les exposés présentés seront des produits de travail personnels et non co-signés par un groupe, fut-il un lieu alpha, afin de souligner ce qu’a d’analytique l’effet produit par un praticien qui dit s’orienter par la psychanalyse.

L’autre, que je propose : élucider ce signifiant nouveau, la « pragmatique », en psychanalyse. Elle me semble permettre de décliner les façons dont peut être saisie dans sa contingence une occasion, à partir du Discours de l’analyste, pour résister au Discours du maître, affirmer la singularité de chaque cas et endiguer les agressions et les ravages que ce Discours du maître induit, en colmatant tout espace où un sujet puisse advenir.

Certes difficile, cette élucidation – à entendre comme une formalisation et non comme une définition – n’est pas impossible.

Il me reste 250 signes, selon le schéma proposé par Jacques-Alain Miller pour ce Colloque, et auquel sa Commission s’est tenue.

Je prends l’espace minimum pour vous dire la composition de cette Commission : Hugo Freda, Fabien Grasser, Philippe La Sagna, Jean-Daniel Matet, Nadine Page et moi-même.

Et pour donner la parole à Bernard Seynhaeve. Analyste de l’École (aux sens objectif et subjectif de ce génitif) et directeur du Courtil. C’est là le « ce qui pourrait sembler faire difficulté » de son titre. Il incarne la relation dite, en logique des propositions, de disjonction conjonctive. Je le remercie d’être là in presencia. Sa présence concernée relève pour moi de l’éthique qui, « praxis d’une théorie » noue les deux versants de la psychanalyse en intension et en extension. Là, bat le cœur du pari pris par le Programme international de recherche en Psychanalyse Appliquée, s’il se soutient, comme j’ose dire qu’il peut y veiller, de l’Orientation Lacanienne.

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